La communication dentiste-laboratoire joue un rôle déterminant dans la qualité des restaurations prothétiques et la satisfaction du patient. 

Une information mal transmise ou une empreinte imprécise peut entraîner des ajustements coûteux, une perte de temps et parfois la nécessité de recommencer entièrement le travail. 

Avec l’essor du flux numérique et l’utilisation des scanners intra-oraux, la collaboration entre praticiens et laboratoires connaît une véritable révolution.

Pourquoi la communication dentiste-laboratoire est un enjeu majeur

La qualité d’une prothèse dépend autant de l’expertise technique que de la précision de l’échange d’informations entre le dentiste et le laboratoire. Lorsqu’un praticien rédige une prescription, dans la plupart des cas, il n’est pas présent avec le prothésiste : il doit donc transmettre des données cliniques, esthétiques et fonctionnelles de façon très claire. 

Or le prothésiste, sans contact direct avec le patient, s’appuie entièrement sur les éléments reçus (empreinte, photographie, fiche de prescription) pour concevoir la pièce. 

Si certaines informations manquent ou sont imprécises, comme l’ampleur des tissus mous, les mouvements de lèvres ou les caractéristiques esthétiques fines, le technicien peut interpréter différemment les attentes du praticien. Le risque est alors une divergence entre l’intention clinique et le rendu prothétique.

Comme le résume le Dr Martin, chirurgien-dentiste à Paris : 

« La réussite d’un traitement prothétique repose sur un langage commun entre le praticien et son laboratoire. Plus la communication est précise, plus le résultat final sera conforme aux attentes fonctionnelles et esthétiques. »

Selon une étude publiée dans le Journal of Prosthetic Dentistry, plus de 60 % des ajustements cliniques lors de la pose d’une prothèse sont liés à une transmission d’informations incomplète ou imprécise entre praticien et laboratoire.

Une bonne communication permet donc de gagner du temps en réduisant les corrections cliniques. Elle permet également d’optimiser les coûts en évitant les reprises et enfin d’améliorer la satisfaction du patient avec des résultats esthétiques et fonctionnels plus fiables.

Les limites des méthodes traditionnelles d’échanges 

Pendant des décennies, la communication dentiste-laboratoire reposait sur deux piliers : la prise d’empreintes physiques (silicone, alginate) et la transmission d’ordonnances papier. Si ces méthodes ont longtemps fait leurs preuves, elles présentent aujourd’hui de nombreuses limites :

  • Perte de temps et retards : le transport des empreintes physiques nécessite des délais incompressibles, parfois rallongés en cas de problème logistique.
  • Risque d’erreurs : une empreinte mal coulée, une déformation du matériau ou une information manquante sur la fiche de prescription peuvent entraîner des reprises complètes.
  • Manque de traçabilité : difficile de suivre précisément l’avancement d’une prothèse ou d’avoir un retour immédiat sur une demande.
  • Communication limitée : les échanges se réduisent souvent à quelques annotations manuscrites, sans possibilité d’envoyer rapidement des images ou vidéos complémentaires.

Les apports du flux numérique et des scanners intra oraux 

L’introduction du flux numérique et des scanners intra-oraux représente une avancée majeure pour la dentisterie moderne. En permettant de remplacer les empreintes traditionnelles par des empreintes numériques, ces technologies transforment la manière dont les praticiens et les laboratoires collaborent au quotidien.

Le premier avantage réside dans le gain de temps. Alors qu’une empreinte physique nécessite un envoi postal ou un transporteur, avec les délais et aléas que cela implique, l’empreinte numérique est transmise instantanément au laboratoire. Quelques secondes suffisent pour que le fichier 3D soit reçu, visualisé et intégré dans le processus de conception prothétique par le laboratoire de prothèse dentaire. 

Un autre apport essentiel est la précision. Les matériaux traditionnels sont soumis à des déformations ou à des imprécisions lors du coulage, ce qui peut entraîner des reprises coûteuses. Avec un scanner intra oral, les données sont enregistrées de façon numérique, assurant une transmission précise et fiable. Le laboratoire reçoit une représentation fidèle de la situation clinique, ce qui permet de réduire drastiquement les ajustements et limite les sources d’erreur. 

Cette précision améliore non seulement la qualité de la prothèse, mais aussi la communication entre praticien et technicien, car les deux parties travaillent sur une base commune incontestable.

La traçabilité constitue également un atout majeur. Chaque fichier numérique est sauvegardé et peut être consulté à tout moment, même plusieurs années après la réalisation du traitement. 

Enfin, le numérique enrichit la qualité de la communication. Grâce aux plateformes collaboratives, un dentiste peut envoyer son empreinte numérique accompagnée de photos cliniques, d’annotations précises ou même de vidéos explicatives. 

En d’autres termes, le flux numérique ne se limite pas à un simple changement d’outil. Il constitue une véritable révolution dans la communication praticiens-laboratoire, car il introduit rapidité, fiabilité, traçabilité et richesse d’échange.

Outils pour améliorer la communication praticiens-laboratoire 

Aujourd’hui, de nombreux outils digitaux renforcent la collaboration entre chirurgiens-dentistes et laboratoires :

  • Plateformes collaboratives (comme 3Shape Communicate ou Exocad Webview) : elles permettent le partage en temps réel des empreintes numériques, annotations et validations.
  • Logiciels de gestion de cas : ils centralisent les informations patient, prescriptions et suivis de production.
  • Applications mobiles : certains laboratoires, comme Protilab,  proposent des applications dédiées pour suivre l’avancement des travaux, envoyer des photos cliniques ou discuter directement avec le technicien.
  • Visioconférences rapides : un simple appel vidéo peut remplacer des échanges écrits incomplets, en permettant au prothésiste de poser des questions directement au praticien.

Ces outils réduisent considérablement les malentendus et permettent une approche véritablement collaborative.

Cas pratique : du scan intraoral à la prothèse livrée : un flux numérique optimisé chez Protilab

Le Dr Durand, chirurgien-dentiste à Lyon, utilise un scanner 3Shape pour réaliser l’empreinte numérique d’une couronne en zircone multicouche sur une 1ère prémolaire, où le choix d’une zircone multicouche est privilégié pour obtenir un rendu esthétique supérieur.

1. Prise et envoi de l’empreinte
Une fois le scan réalisé, le praticien envoie son fichier 3D directement via 3Shape, la plateforme de son scanner.
Protilab accepte les empreintes numériques issues de tous les scanners du marché (3Shape, iTero, Dexis, Planmeca, Medit, etc.) et explique, sur sa page Empreintes numériques, la marche à suivre pour se connecter à Protilab avec chaque système

Envoyez vos empreintes numériques à Protilab

2. Analyse et échanges
« Dès réception, le prothésiste Conseil attitré du Dr Durand, vérifie la qualité de l’empreinte et, si besoin, contacte le Dr Martin pour valider certains détails esthétiques (teinte, contour gingival, occlusion). 

3. Conception et fabrication
La prothèse est conçue en CAO par les techniciens Protilab, puis usinée en zircone multicouche grâce aux équipements CFAO du laboratoire. (Conception et fabrication)

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4. Livraison et pose
La couronne est livrée quelques jours plus tard. À la pose, aucun ajustement majeur n’est nécessaire, permettant un gain de temps au fauteuil et un confort immédiat pour le patient.

Ce cas pratique illustre comment le flux numérique simplifie et fiabilise la communication praticien-laboratoire : transmission rapide via la plateforme du scanner, compatibilité universelle chez Protilab et résultats cliniques optimisés dès la première pose.

La communication dentiste-laboratoire entre dans une nouvelle ère grâce au flux numérique et aux scanners intra oraux. Ces outils permettent d’échanger plus vite, plus précisément et avec une traçabilité renforcée. Les praticiens gagnent en efficacité, les laboratoires en fiabilité, et les patients bénéficient de restaurations mieux adaptées.

Adopter ces technologies, c’est investir dans une collaboration plus fluide et performante, qui devient désormais un standard incontournable de la dentisterie moderne.